" C'est probablement une sensation désagréable qu'il vous a été permis d'endurer plus d'une fois. Un large poids au niveau du nombril - celui qui, pour une fois, vous avez arrêté d'examiner pour justement rabattre un regard pointu sur Lui. Je dis lui avec un grand L, parce que l'on a tous connu, ce grand LA-PI-DEUR, L'EX-TERMINATEUR de coeur, le LACHE, le LOVER, le LOUP en chien, L'ignare. LE con. Avec un grand L. 

Une espèce catégorique du mec qui s'en fou ( de vous ) mais qui reste là. Et qui vous bousille l'estomac comme une angoisse un peu démesurée. Sagan l'a décrit, avec une simplicité étonnante. J'en parlait d'ailleurs avec Chiara, ma belle Italienne. On parlait de Sagan. Pour elle, ce sont les mots qui l'ont frappée. Un mot pour une émotion. Mais un mot terriblement juste, qui abrège les cortèges de fioritures pédantesques. Et qui traduit tellement bien le sentiment. La jalousie ou la haine. Ou la peur. Ou l'envie de mourir.

Là, pour faire simple, mais en moins joli, vous m'excuserez, j'ai simplement envie d'oublier ces sentiments qui me pourrissent les pompes du coeur. Alors oui, je l'ai aimé, comme vous avez aimé. Et c'est de se débattre dans un vide sentimental et malheureusement non réciproque qui, et c'est bien dommage, commence à être pathologique. 

MA-LA-DEUUUH, complètement MALADEUH ... Blabla-bla. Encore une. 

Vous allez rire, mais ce qui me redonne le sourire, c'est de penser à l'aboutissement, finalement, de toutes ces conneries qu'on appelle "relations". Courtes, longues, open, compliquées - what-ever. 

Vous avez lu Cohen ? Lisez-le. Belle du Seigneur surtout. Parce que les deux crèvent d'amour sur les dernières lignes.

Mais sur les dernières lignes seulement. Là, c'est un triste commencement qui crève d'amour. Ça fait un mal de chien. C'est un mégot encore chaud qu'on vous approche de l'oeil - vas-y, encore un peu plus près. Essaye, on verra si tu pleures à la fin. 

D'ailleurs oui, j'ai envie de pleurer. On l'a tous eu cette envie de pleurer ? Rassurez-moi - c'est toujours mieux à plusieurs. Même si ça transpire l'envie pathétique de ne pas se retrouver - bêtement -seul. 

C'est con, c'est ce qui arrive, là tout de suite. 

C'est probablement une sensation désagréable qu'il vous a été permis d'endurer plus d'une fois. Un large poids au niveau du nombril ...

Et ça ne part pas. "

Sombre Tristesse, L'amalgame du Bonjour - Anonyme - nouvelles.

 P.O.L